Montréal, mois huit

Pour la petite néophyte que je suis encore, Montréal se révèle être un nouveau terrain de jeu adapté à la tranche de vie dans laquelle je suis. Les opportunités et les rencontres sont là, il suffit de savoir les arracher afin de pouvoir les dévorer. Expériences, découvertes et explorations s’attrapent à la volée de la spontanéité. La témérité est là pour se construire et les aventures pour être vécues.

Depuis le dernier article la vie a coulé sans trop y penser. Le temps a défilé vitesse grand V. Pour autant le quotidien installé s’est à chaque fois retrouvé un peu bousculé. Une fois une routine installée elle en a encore été mieux déconstruite.

Été indien - 27 septembre 2014 - Droits réservés

Été indien – 27 septembre 2014 – Droits réservés

Octobre : Premier voyage, premier road trip dans le Québec. Père dans la province. Possibilité de louer une voiture et de se rendre dans les Saguenay / Lac St Jean pour un festival qu’on croirait perdu dans la campagne. Bien sûr c’est un peu le cas et c’est ce qui a fait tout le charme de l’instant. Que faire face à l’immensité de ce lac, face à la longueur éternelle de la route, face à la beauté automnale, face aux multiples cours d’eau et aux arbres agglutinés ? Toute âme à minima créative se découvre des envies créatrices. Écrire, peindre, réaliser, dessiner, les paysages révèlent divers desseins.
Une fois à Saint-Prime, les soirées s’enchaînent, les groupes se succèdent et le bonheur se déguste avec du recul. Finir dans le flou artistique d’une grange ou aller visiter un zoo aux allures de parc animalier font parti du voyage. Apprécier la musique d’un Jon Spencer en grande forme avec Heavy Trash ou l’énergie de groupes Montréalais n’ont fait que donner au tableau plus de singularité. Pour plus de détails sur les joies du festival, rendez-vous sur Maze.

Sur la route - 14 octobre 2015 Droits réservés

Sur la route – 13 octobre 2015 – Droits réservés

Lac St Jean - 12 octobre 2014 - Droits réservés

Lac St Jean – 12 octobre 2014 – Droits réservés

Candice, Lac Saint-Jean - 12 octobre 2014 - Droits réservés

Candice, Lac Saint-Jean – 12 octobre 2014 – Droits réservés

Puis se fut le retour à la ville. Ce contraste fut pour quelques jours difficile mais une amie d’enfance fit irruption pour donner de nouvelles impulsions à cette vie loin de la monotonie. Découverte de nouveaux lieux, de galeries et d’un collectif aux projets passionnants et à la volonté incroyable : Under Pressure.
Octobre fut aussi le temps d’Halloween, sûrement le premier véritable. Voir à quel point ici la fête est une institution quand carnaval n’est que peu célébré.

Novembre, partir un week-end dans un chalet dans les Laurentides. Se balader, jouer au Risk, au loup-garou et fêter.
Début de l’hiver, rentrer de Laval à six heures du matin, arriver à huit heures à Montréal et voir le soleil se lever sans s’être couché. Fêter Noël avec d’incroyables personnes rencontrées depuis peu et surtout avec sa merveilleuse amie et colocataire, compagne des années et sûrement des décennies à venir.

Mi-décembre, prendre l’avion, rentrer en France. Manifester, revoir Paris, être émerveillée par un rien. Courir de ville en ville pour voir la famille. Les deux-sèvres avec la mère, la grand-mère et la petite sœur pour pouvoir assister au soufflage de sa cinquième année. Descendre d’une région, ressentir l’air de l’Aquitaine, sentir que l’on est chez soi. Voir son père, sa belle-mère et sa sœur. Avoir de nouveau peur, mais être rassurée. Découvrir une nouvelle maison.

Cinq ans déjà pour la petite cascadeuse - près de La Jarge -  21 décembre 2014 - Droits réservés

Cinq ans déjà pour la petite cascadeuse – près de La Jarge – 21 décembre 2014 – Droits réservés

Puis Noël, le vrai. La veille retrouver oncle et cousin pour de merveilleuses retrouvailles. Rire, veiller et s’endormir tard. Puis préparer la maison pour le repas. La jeunesse doit être à la hauteur des attentes des autres générations. Profiter de l’instant, être heureux.ses du moment. Aimer revoir toutes ces personnes aimées et si peu souvent vues.
Le 26 décembre fêter dans un club de la petite ville, dernier Garoclub de l’année. Voir dans cet endroit improbable Acid Arab et beaucoup rigoler. Finir les fêtes par rendre en retard un devoir de session sans regretter.

Enfin retrouver les chemins toulousains pour quelques jours intenses. Revoir le petit chat à la fossette, faire une soirée imprévue chez un ami et se dire que la vie est si simple. Courir entre plusieurs lieux pour capter le plus de personnes que l’on ne pourrait se passer de voir. De 5 minutes à quelques heures, le temps ne compte pas, seule la présence importe.
Retourner à Carbonne avec mère et sœur, se balader comme avant. Aimer ces quelques heures dérobées à l’envie de se dépêcher. Profiter de leur présence exceptionnelle. Repartir, passer chez l’arrière grand-mère toujours en forme. Discuter et partager. Découvrir Limoges guidée de la meilleure manière. Comprendre à quel point ces instants sont importants et doivent rester gravés.

Encore partir, mais dans la peur et l’incompréhension. Effectivement, retrouver Paris le jour où un drame est arrivé. Paris en deuil, Charlie Hebdo attaqué. Être accueillie par les meilleures personnes possibles pour vivre ces évènements touchants et amers. Aller place de la République pour communier tous ensemble. Être unis dans la douleur. Se demander s’il faut quitter le pays ou s’il faut finalement rester.

Réaliser la bêtise que cela aurait été de ne pas rentrer dans son nouveau chez soi, à Montréal. Le sol québécois à nouveau foulé, repartir en vadrouille. La rive sud, les amies fraîchement rencontrées et lancer une tradition. Un repas aux éclats de rires, aux idées farfelues et au confort nouvellement trouvé.

Voir que d’autres toulousains ont immigré. Faire des soirées insensées, se retrouver dans un match de hockey féminin sans avoir compris une seule règle. Rigoler fort encore.
Enchaîner avec une venue familiale. Premier week-end de février et majorité ontarienne à la clef. Une merveilleuse journée vécue comme un rêve. Faire acte de témérité en lâchant enfin prise sur l’organisation et en accordant confiance et émotion à la personne derrière tout le stratagème développé. Monter sur des patins n’était pas chose gagnée, et apprécier le moment encore moins. Voir à quel point les amitiés se créent et être reconnaissante envers toute la gang ayant participé à mon bonheur, en espérant concourir aux leurs.
Voir un de ses rêves réalisé grâce à l’une des personnes les plus importantes. Merci papa pour la platine vinyle, merci Camille pour le livre sur la musique. Aller avec eux à l’Igloofest et être ravie d’avoir pu profiter de l’évènement en leur compagnie. Y retourner le week-end d’après différemment accompagnée mais pour une nuit toute aussi appréciée.

Puis organiser et stresser pour arriver à faire plaisir à l’extraordinaire Candice. Partir le 12 février pour Québec et vivre l’impensable. Un accident de voiture. Deux 360 et un tonneau. Comprendre ce que signifie voir sa vie défiler. Se retrouver perdues dans le Québec et passer trois heures dans une station essence. Être toutes deux miraculées à Villeroy.
Fêter les 19 ans de cette beauté à minuit isolées mais unies. Voir que grâce aux vidéos de sa famille elle retrouve le sourire et en être heureuse.
Enfin atterrir à Québec, dormir et se réveiller le lendemain par -30 mais avec l’incroyable volonté de crapahuter. Marcher dans les rues sinueuses et décider de s’en aller voir les chutes de Montmorency. Être émerveillées par les beautés de la nature, finir dans un diner improbable. Offrir un 45 tours, discuter de la valeur de la vie et finir par écrire.

Québec, Chutes de Montmorency - 13 février 2015 - Droits réservés

Québec, Chutes de Montmorency – 13 février 2015 – Droits réservés

« Sonnées dans un état second, dans l’irréel comme si nous n’avions rien vécu. D’un autre côté nous avons vu le meilleur de l’humanité. Les gens sont capables de prendre soin les uns des autres. On nous a proposé de nous ramener quelque part, on nous a offert des chocolats chauds et l’on est revenu nous chercher. Dans de telles conditions, on ne peut que comprendre que la vie a un prix, que l’on y tient et que l’on ne peut pas la subir. On voit également que la bonté existe et que le monde n’est pas qu’obscur. Avoir eu l’impression de faire un caméo dans Tom à la ferme. […] Les évènements de la veille font réaliser où l’on est et la chance que l’on a. Osons, prenons cœur à nos actions, existons avec passion, vivons. […] La vie est magique et faite d’instants atypiques ».
Rentrer le lendemain à Montréal et continuer la surprise. Voir que même ici on a la possibilité d’être entourées. Et décider après l’anniversaire de Camille de partir vivre une nouvelle aventure.

Ottawa début mars, en moins de 24h. Partir à l’aventure avec trois amis à 5h du matin. Visiter le Parlement, retrouver un charme européen aux nombreux châteaux et avoir envie de revenir dans cette ville. Une fois rentrée ressentir le besoin de repartir.

Ottawa - 6 mars 2015 - Droits réservés

Ottawa – 6 mars 2015 – Droits réservés

Fin mars décider de se teindre les cheveux sur un coup de tête, continuer de faire de nouvelles choses chaque semaine. Cultiver l’amour du cinéma dans un ciné-bazar avec les deux belles plantes que sont Camille et Candice. Travailler.

Géométrie urbaine - 3 avril 2015 - Droits réservés

Géométrie urbaine – 3 avril 2015 – Droits réservés

Deux nouveaux anniversaires. Puis se promener dans le vieux port et voir Montréal renaître peu à peu de ses cendres après un long hiver. Essayer les Recettes Pompettes. Entamer une nouvelle semaine, la première d’avril et lui insuffler de nouveau un peu de singularité. Partir sans réfléchir et bien accompagnée faire de l’urbex. Explorer un côté alors encore inconnu de la ville. Manifester dans le même temps en solidarité avec les québécois.e.s. Observer l’injustice et la violence de certains affrontements et se révolter face à ces comportements.

Restes immobiles - 3 avril 2015 - Droits réservés

Restes immobiles – 3 avril 2015 – Droits réservés

Reflets urbains - 3 avril 2015 - Droits réservés

Reflets urbains – 3 avril 2015 – Droits réservés

Pêle-mêle, l’existence fut remplie de nombreuses séances cinématographiques partagées, d’expositions observées avec avidité et de concerts expérimentés avec délice. Warhol a côtoyé le World Press, l’Orientalisme, Jungle, Fritz Kalkbrenner, Joris Delacroix, Whiplash, le Jeu de l’imitation, Mommy ou Snowden par le biais de Citizen Four.

Warhol eu musée des beaux arts - 27 février 2015 - Droits réservés

Warhol eu musée des beaux arts – 27 février 2015 – Droits réservés

Finalement, Montréal c’est surtout vivre et se construire. Trouver de nouvelles passions (la cuisine par exemple) et mettre en place de nouveaux projets. C’est essayer de se trouver et surtout profiter.

Prémices d’une vie à Montréal

Je ne suis plus loin de fêter mes deux premiers mois québécois maintenant. Une vie riche et intense s’offre à moi, plus simple, plus douce. Peut-être parce que c’est Montréal, et sûrement parce qu’en grandissant le recul sur chaque situation a pu être intégré. Les voyages formant la jeunesse sont aussi l’occasion de faire le point sur ceux qui comptent et vont continuer à compter malgré tout, même si on ne les voit plus, car ce qu’ils ont déjà apporté est énorme et suffisant. (Ceux qui veulent un aperçu de la vie ici peuvent sauter les deux paragraphes suivant)

Paul Verlaine, La Revue Blanche, 1897

Paul Verlaine, La Revue Blanche, 1897

En prélude à toutes mes aventures nouvelles, à tout ces changements j’aimerai donc en quelques phrases dire merci. « Merci la vie » (Bertrand Blier), merci mes  « vieux frères » (Fauve ≠), merci de m’avoir faite évoluer comme ça, merci de m’avoir permise d’en être là. « Non, rien de rien, non je ne regrette rien », (Edith Piaf), quand je vois les opportunités qui sont à la portée de ma main. Bonnes ou mauvaises situations ont été vécues, il n’y a plus de place pour les remords. Sans ces étapes je ne foulerai sûrement pas le sol qui est maintenant sous mes pieds. Et oui, dans le fond aujourd’hui « je chante la vie, je danse la vie, je ne suis qu’amour ». Le discours d’Otis se suffit à lui même pour décrire l’état d’esprit ambiant. Pourquoi devrait-on ressasser du négatif, et pourquoi se plaindrait-on quand l’optimisme et le positivisme permettent d’effleurer le bonheur ?
Donc voilà, au final si je prends un peu de temps pour faire couler du pixel c’est pour vous remercier vous qui m’avez accompagnée. Premièrement, je ne peux que dire merci à mes parents, car sans vous, sans ce premier voyage il y a 10 ans au Québec, je n’y aurai sûrement pas posé un orteil aujourd’hui. Merci ma famille en général, qui continue à prendre de mes nouvelles, qui m’envoie des lettres, et à laquelle je pense forcément. Merci les amis, ceux qui ont été capable de me supporter ces dernières années, ceux qui m’ont conseillée, ceux avec qui j’ai pu partager et évoluer. Et puis comme je ne trouve aucun synonyme, merci à ma famille de cœur comprenant mes parrains et marraines (j’en ai plein et franchement c’est génial), mais aussi tous ces visages familiers qui m’ont accompagnée jusque là, et que j’ai toujours pu voir ou contacter régulièrement. Tous vos messages m’ont touchée, comme votre aide. Comme partir n’est pas toujours synonyme d’abandon et de table rase, je ne vous oublie pas, et j’emporte un peu de vous avec moi.
Par exemple sans vous, il est clair que j’aurai eu plus de difficultés à m’organiser (ah les qualités familiales), à avoir un intérieur d’appartement agréable (Big Up mamie), et à cuisiner (merci pour les astuces veggie Marie, pour la découpe de l’ail paps, le chili sin carne maman), forcément j’en passe mais je me suis assez étalée. Ce qu’il faut en retenir c’est que j’arrive ici autonome, pouvant continuer à avoir un mode de vie équilibré. Mais bon, comme « on est pas sérieux, quand on a 17 ans » (Rimbaud), et que c’est pas mieux à 18, la vie ici ne s’axe pas que sur des remerciements francs.

Le Premier mois : l’installation (22 juillet-17 août)

Alors commençons par le commencement. Un étudiant étranger va forcément connaître quelques unes des galères administratives que l’émigration, temporaire comme définitive, implique. Et encore une française qui part au Québec est dans une situation aisée, et est même bien aidée. Donc mis à part la routine de la paperasse, les longues files d’attente, les papiers oubliés, pas récupérés, en retard, aujourd’hui il n’y a plus rien à signaler. Quelques petits conseils tout de même : le Numéro d’Assurance Social (NAS), et la Régie d’Assurance Maladie du Québec (RAMQ) n’ont rien à voir. Ce n’est pas parce qu’il y a social dans NAS qu’il remplace la RAMQ et vice versa (ça ça m’aurait bien aidé de le savoir par exemple). Vérifiez bien toutes, je dis bien toutes, les démarches administratives à suivre au moins un mois à l’avance (la semaine d’avant c’est un peu juste et stressant). Il y a par exemple un papier à récupérer à la sécu en France pour bénéficier de la couverture maladie ici. Vérifiez aussi les papiers que votre université va vous demander et assurez vous d’avoir les originaux !
C’est à peu près à ça que s’est résumé mon premier mois. Ouverture d’un compte, recherche d’un appartement, achat des meubles, et surtout les deux premières semaines seules. Alors franchement quand vous êtes lâchés comme ça, en solitaire dans une ville après un festival (l’article sur Osheaga c’est là), je peux vous assurer que ça fait bizarre. Après avoir été pendant deux semaines H24 avec du monde, j’étais seule. Heureusement que les démarches m’obligeaient à sortir de chez moi, sans quoi j’aurais eu un coup de blues vraiment dur. L’Homme est sûrement « un animal politique » (Aristote), mais c’est surtout un animal social. C’était la première fois que je vivais en solitaire aussi longtemps ! Pas la même que d’avoir la maison de ses parents une semaine et d’inviter du monde. Du coup une idée m’est venue, dire « OUI », et ne plus prendre le refus comme une option. Une très bonne décision.
Grâce à ma charmante cousine présente sur place, je me suis retrouvée à faire un one day road trip super chouette, malgré la pluie, autour de l’île de Montréal.

Vue de Montréal du pont Victoria

Vue de Montréal du pont Victoria

La route pour aller au bout du bout de l'île

La route pour aller au bout du bout de l’île

Les maisons de La Salle il me semble

Les maisons de La Salle il me semble

Je me suis aussi retrouvée au Fast, pour faire un festival à 45 minutes de Montréal (merci Marie-Laure).
Au final, j’ai eu l’occasion de faire des choses qui ne me seraient pas venues à l’esprit. À côté de ça, le street art a aussi occupé un peu de mon temps. Non je ne me suis pas exercée sur les murs de mon appartement. À Montréal beaucoup de murs sont habillés de gigantesques fresques, dont une de Kashink sur le boulevard St Laurent. Ça donne envie d’être là pendant le MURAL. Mais le temps a quand même été un peu long.

Le deuxième mois : l’arrivée de la colloc et donc accélération du mode de vie (17 août-22 septembre)

La colloc n’est pas un individu lambda et inconnu. Non la colloc est une des meilleures amies du lycée, avec laquelle on s’est concocté pas mal de plans, qu’on imaginait être sur une comète, et finalement après un an de spéculation, pas du tout. Les débuts ont été très Ikea (oui en bus ça se fait, ça se réussit, d’ailleurs bon plan Krisprolls et chocolat). Ça a aussi été l’occasion de mieux connaître sa famille, de monter sur le Mont Royal, et de faire un tour du côté de Beaconsfield, comme celui d’attraper un mal de gorge dont je me remets toujours difficilement. Encore une fois la parenthèse « merci pour ce moment » (argh je me meurs, je l’ai faite), je dois dire que grâce à sa mère et à son beau père notre appartement est nettement plus agréable.

Quand on monte sur le Mont Royal

Quand on monte sur le Mont Royal

La dernière semaine d’août a elle été synonyme de renouveau, de renaissance. Les petites filles, ok j’exagère, mais les post-adolescentes que nous étions ont laissé la place à nos nous du moment. Ça a donc été, et on est toujours en plein dedans, le temps des rencontres. Que ce soit celle de personnes, comme celle d’une plus grande liberté. C’est aussi le temps d’une entrevue avec nos responsabilités, moins le fun. Et oui, il ne faut pas se laisser avoir, la vie dans tout pays coûte cher, et le petit boulot est indispensable. Surtout quand on se fait rattraper par les dangers de la vie nocturne montréalaise. Par là j’entends le fait qu’il y a tout  le temps quelque chose de prévu, et la tentation est grande de dire oui à tout ! Et surtout, l’été touchant à sa fin, le « winter is coming » pousse à profiter de toutes sorties.
Parmi elles, nous sommes allées aux Piknic Electronik. Festival indispensable de Montréal, à l’ambiance heureuse et détendue, à la musique alléchante et dansante (même si sur le coup Jamie XX m’a beaucoup déçue), et à la vue imprenable. L’île Sainte-Hélène nous offre un face à face émerveillant avec les lumières des buildings, et le Saint Laurent.

Dans la même soirée se fut aussi Arcade Fire. Alors là, si vous avez l’occasion de les voir, dans leur ville ou pas, achetez vous des baskets et courrez-y. De My Body Is A Cage, à Rebellion en passant par Joan Of Arc, l’essentiel et l’essence même de la formation étaient représentés. Une arrivée en beauté sur le titre adulé Reflektor, une bonne humeur sur scène et sur terre, qu’attendre de plus d’une belle nuit d’été ?

La veille, c’était les 20 ans de Pulp Fiction que l’on était venu fêter place des Arts ! Quoi de mieux qu’une séance de cinéma en plein air pour apprécier et se remémorer un film culte ?

Entre temps la rentrée est passée par là, les relations se tissent, les cours s’apprivoisent, et la vie ne suit aucune routine. Chaque jour est une surprise, et j’ai bien l’impression que ce n’est que le début !

Il est clair que si New York est la ville qui ne dort jamais, Montréal en est une version plus restreinte mais moins stressante et tout aussi vivante.

Street Art : Toulouse / Arles

Ça y est, voilà trois semaines que mes valises sont posées sur le sol québécois, afin de commencer de nouvelles péripéties. Avant ça, la préparation, les examens, et tout le reste m’ont fait un peu abandonner l’écriture (ici, mais aussi ailleurs) mais pas oublier l’art et l’observation pour autant. Histoire de remédier à ce vide et à l’abandon de mon cher blog, voici les dernières photos prises en France, entre juin et juillet. Certaines traces restent peut-être encore, mais je ne peux rien vous assurer …
Si une chose en fait, courez à Arles si vous en avez l’occasion, pas pour le street art mais pour la photo ! Je suis sûre que vous avez eu ouïe dire de ce dont je parle. Les Rencontres d’Arles, fameux festivals d’images !

Toulouse : 

Rue Pierre Brunière, 17 juin 2014, artiste inconnu

Rue Pierre Brunière, 17 juin 2014, artiste inconnu

16 juin 2014, intersection avec la rue Achille Viadieu, pochoiriste inconnu

16 juin 2014, intersection avec la rue Achille Viadieu, pochoiriste inconnu

Rue des Blanchers, 24 juin 2014, Oré

Rue des Blanchers, 24 juin 2014, Oré

Rue des Quatre Billards, 23 juin 2014, Oré

Rue des Quatre Billards, 23 juin 2014, Oré

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Arles : 

10 juillet 2014, pochoir d'un inconnu

10 juillet 2014, pochoir d’un inconnu

10 juillet 2014, résidu de photo

10 juillet 2014, résidu de photo

10 juillet 2014, arbres tricotés

10 juillet 2014, arbres tricotés

Un air du Canada

Papa, Maman, famille, amis et les autres, si vous lisez ces lignes c’est que j’ai été admise à l’UQAM ! Je m’en vais donc pour au moins un an voire trois, et sûrement plus, on verra …

Prête à partir dans les prochains mois, je trouve tout à fait d’actualité de consacrer un petit article à deux artistes qui font Montréal, du moins qui plaisent à mon ouïe et qui me poussent à suivre ce flot venu de loin !

L’Ontario d’abord, mais maintenant le Québec cache dans les tréfonds de son hiver une musique pure et polaire, une voix minérale venue des tripes, du bouillonnement sous l’opercule du Saint-Laurent. Black Atlass tel est le surnom du garçon de 19 ans. Jeune, nourri d’influences, Alex Fleming redynamise les genres comme le r n’b. Il suit sur Blossom l’esthétique d’AlunaGeorge tissant l’espoir d’une nouvelle scène moderne.
Son premier EP, Young Blood, sorti le 18 février dernier, livre un contenu dense, voguant sur un même esprit, suivant un même fil. Loin de se perdre dans un labyrinthe de styles, le disque suit tout de même un chemin sinueux. Il passe de la grâce volubile de Paris, nous faisant flotter au dessus du panorama majestueux de la capitale française, à la profonde puissance de Castles. The Rose, Jewels ou Blossom dégagent une sensualité attrayante. En featuring avec XXX, XXX l’univers se décale un peu et prend de la hauteur, s’accrochant à une espèce de hip-hop hybride. Young Bloods est encore en-dehors, linéaire, répétitif et excitant, à mon plus grand étonnement.
Terriblement sexy et innovant, en France, au Canada ou autre part, découvrir Black Atlass ne doit pas attendre le dégel.

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Après un Montréal envoûté par l’air glacial et la neige, c’est un Montréal aux lumières rasantes qui se profile. Un Montréal estival, ouvrant ses portes à un temps clément, un Montréal éloigné des clichés que l’on nous débite à longueur de journée. Montréal, son charme presque européen, mû sous une attitude quasi-américaine, Montréal unique. Montréal comme un grand Williamsburg, où une explosion culturelle est à l’œuvre. Un Montréal fantasmé, qui cache sous un dynamisme apparent un mal être récurrent.
Peter Peter, nom aux résonances enfantines, une sorte de Peter Pan en écho, tend sous sa voix juste éclose une pop douce-amer. Derrière des mélodies scintillantes, sourire de façade, se trouvent des paroles, des mots balancés à la noirceur affichée. La mélancolie est là, aux portes du bonheur. Loin d’être déprimé, on se laisse porter. La nostalgie est présente, mais on tente de ne pas se laisser totalement tomber dans la dérive du regret. Ainsi, indirectement, Peter Peter nous pousse à écouter la directive pascalienne : « Le présent n’est jamais notre fin : le passé et le présent sont nos moyens; le seul avenir est notre fin. Ainsi, nous ne vivons jamais, mais nous espérons vivre ; et, nous disposant toujours à être heureux, il est inévitable que nous ne le soyons jamais. » Le présent se doit d’être vécu, et on doit lutter pour, on ne doit pas le laisser de côté. C’est à quoi on se raccroche quand on écoute son lent chuchotement sur Une Version Améliorée de la Tristesse : « Moi et mes amis travaillons forts à noyer la douleur et l’ennui, nous forgeons au sein de nos ivresses, une version améliorée de la tristesse. » Ne pas se perdre, trouver une trouée dans tout ce brouillard.
Tergiverse n’est pas mieux : « Quel âge aurais-tu si le monde venait à s’écrouler« . L’artiste nous montre une face absurde de nos vies, on se perd, on plonge dans « le néant » comme on l’entend sur Réverbère et pourtant, le contraire opère. Transporté, l’idée est plutôt de trouver un sens à tout ça, de ne pas se laisser avaler.
Beauté crépusculaire, Peter Peter nous plonge dans un spleen universel, dans une débauche omniprésente, sans nous donner une clef au bonheur, sans faire apparaître l’espoir. Et par psychologie inversée, l’amertume nous mène à la sortie de l’obscurité, à l’aube, à la tolérance.

 

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Chronique d’un weekend parisien

Facebook Rock en Seine // Site

Facebook Rock en Seine // Site

Jeudi 22 août, 17h, le TGV (qui fait 6h, tout est normal) Toulouse-Paris, me traîne avec malice jusqu’à la capitale. Dernière bouffée de liberté avant la rentrée. Comme la période de vacances avait débuté sur une note festivalière, c’est en toute logique qu’elle se soit terminée de la même manière. Bonjour Rock en Seine.

23 août, première aventure matinale, récupérer les places au Novotel au pied du Pont de Sèvre. Forcément c’est deux kilomètres plus tard l’hôtel dûment dépassé, que l’on se rend compte que l’on est peut être un peu loin, mais une heure après tout va bien. Enfin sur le site, on peut se reposer un peu dans des transats, tout en étudiant le programme des trois prochains jours.
Par quoi commencer ? Un petit tour du site s’impose, afin de repérer les différentes scènes (la grande, celle de la Cascade, celle de l’industrie, et enfin la scène Pression Live) et comprendre son organisation. Le tout semble agréable, entre endroits festifs, points de repos, stands de nourritures et de boissons gratuites (merci Curly et Iced Tea) ou encore une grande roue qui permet de dominer l’ensemble.
Avant 17h, ce n’est que de loin que l’on discerne sonorités et silhouettes, tel celles des quatre Savages, qui égrènent un rock tendance punk, qui donne du punch à l’après midi.
C’est ensuite Belle and Sebastian qui nous accueillent sur la grande scène. L’herbe encore tendre et verte s’offre à nous, et doucement allongées on profite de leurs mélodies ensoleillées. Résonne ensuite la phrase culte, et adorable du festival : « Je vois que quelqu’un agite le drapeau écossais ! Soyez honnêtes, c’est pour nous ou pour Franz Ferdinand ? Pour nous ? Ohh, vous êtes mignons, bisouSSE ! «  balancée par Stuart Murdoch. Comment ne pas craquer et avoir envie de les apprécier ?


19h45, Alt-J ∆, petite déception car trop mou. En fait, le problème n’est pas là, ils sont égaux à eux mêmes, le public aussi est présent, mais les conditions ne sont pas idéales. C’est un concert à écouter assis, le vent dans les cheveux, plutôt qu’entassés. Seules quatre morceaux fausses ce jugement : Estocada, Breezeblocks, Fitzpleasure et  Mathilda, qui font plaisir à entendre et à bouger.
C’est ensuite le deuxième groupe écossais qui prend la relève pour un set survitaminé qui navigue entre anciens tubes et découvertes de leur nouvel album, Right Thoughts, Right Words, Right Action. En effet, les Franz Ferdinand sont des habitués de la scène et paraissent aimer leurs auditeurs, vu la manière dont ils les traitent. C’est avec un rien de nostalgie que l’on profite du concert, le sourire apposé sur nos lèvres.
Un oubli honteux de Kendrick Lamar plus tard, c’est Paul Kalkbrenner le roi qui nous transcende. Le temps file à toute allure sous les beats de l’allemand. Plus rien n’a d’importance, excepté lui, excepté la musique, excepté l’ambiance qui règne là, suspendu dans les airs. C’est un shoot de Saint Paul Ka, qu’il faudrait s’administrer tous les jours pour vivre en paix et heureux. Et puis lui, et sa joie enfantine semblable à un regain d’innocence, est communicative ! On en demande encore et encore, mais quand Sky and Sand s’abat dans nos oreilles on comprend que la fin est proche alors on énumère les paroles tous ensemble, en regrettant que Fritz ne soit pas de la partie. Aaron termine simplement le set du pape de la minimale et de la techno, et c’est encore abasourdi  que l’on vide les lieux.
Seule ambition qu’il reste de cette soirée, regarder encore une fois Berlin Calling pour encore un peu rêvasser. Mais une chose est à faire remarquer, sur l’électro, le son de la grande scène retransmet mal les basses, qui montrent comme une nécessité absolue l’usage de bouchons !

Samedi 24 août. C’est plus tard que la veille que le métro nous emmène docilement jusqu’au point de rendez-vous de nos tympans. Arrivée  à 18h, notre premier impératif est bien plus tard, à 19h45 avec Patrice. Dans l’attente du concert, une autre ritournelle (si je puis dire) nous a amenées scène de l’industrie. C’est le masque d’abord qui frappe … Mais qui est cet homme singe, rendant le public digne de la faune d’une jungle ? On ne le saura pas, en dehors de ce surnom, Kid Noize, mais notre transformation est immédiate. On passe du statut de calme festivalier, à celui de proie d’une musique bestiale, féline, vintage et groovy. Une découverte bien cachée dans le paysage du festival, qu’il ne fallait pas manquer.


Ah, Patrice, quel nom étrange, presque rédhibitoire pour certains, qui ne savent à quoi s’attendre. Entre reggae, soul, blues ou hip hop, ses compositions calmes, légères et pourtant dansantes, animent d’un vent paisibles le cœur des gens présents. On se balance en rythme, libre comme l’air.
Après un décevant passage à Jackson and His Computer Band, chez qui rien ne semble coller et s’emboîter, on perd notre chaire dans le bloc humain se formant pour Vitalic. Il enfile sonorités électro avec brio, et creé des pogos ravageurs. Mais un oubli majeur, a fait perdre une partie du bonheur d’être en compagnie du français … Poney Part 1 a bel et bien manqué, et pourtant des tubes il en a donné : No Fun, Stamina, La mort sur le Dancefloor et j’en passe des meilleurs.
Si vous aimez les thérapies de groupes, les poumons en feu, et les voix cassées vous vous êtes sûrement écrasés entre les corps présents pour Fauve ≠ ! Des groupies, peut-être mais mieux cachées que dans une salle étroite leur étant dédié (au groupe pas à elles) ! Des curieux, des fans, des festivaliers, des connaisseurs et de nouveaux amateurs composent la population fauvesque de cette fin de soirée. Un intéressant mélange, heureux, venu extérioriser ses peurs et ses malheurs pour se réjouir de vivre, c’est ça Fauve ≠, de l’émotion. Les chansons, elles y sont toutes passées, de Blizzard, Haut les cœurs, Cock Music Smart Music, Nuits Fauves, Saint Anne, 4000 îles, Rub a Dub ou Kané mais avec quelques nouveautés qui laissent dans l’attente d’un album pour l’instant inachevé. En live ou à l’écoute les parisiens restent une affaire à suivre …

Surprise de la soirée, au détour du bar VIP, on aperçoit la silhouette de Norman … 

Dimanche 25 août, la pluie s’abat depuis le matin sur la ville grise. La seule idée qui peut germer dans un cerveau normalement constitué, est de rester enfermé chez-soi avec un bon film, mais Rock en Seine oblige, cette envie est vite refoulée.

Fatiguée de la veille, c’est à reculons que je me dirige vers le domaine national de Saint Cloud. Mais, comme dit Emir Kusturica : « la vie est un miracle » et à Hemingway de répliquer : « Paris est une fête », donc une fois le pied posé sur le lieu du festival, la pluie s’arrête. En revanche, la boue, elle, est bien de la partie.

16h55, Mac Miller entre sur scène au son de Yellow Submarine des Beatles, dont le refrain est fredonné en cœur, un bon début en somme. Mais ce premier espoir est vite démenti. Le jeune américain livre souvent des disques de grandes qualités, mais là, la déception va crescendo. Mis à part la voix que l’on retrouve vaguement, le tout ne fonctionne pas, comme si les sons ne pouvaient s’accorder. Et puis, s’ambiancer se révèle être impossible. On ne peut que concéder que jusqu’au bout des bras, le rappeur a le style, mais rien de plus. Il faut aussi avouer qu’il y a eu deux bons moments, avec Knock Knock tout d’abord, et ensuite lorsqu’est débité Donald Trump. Mais autrement …
L’enchaînement avec Is Tropical à 17h50 est bien plus réjouissant. Electro, pop et rock sont les styles entre lesquels naviguent les trois anglais, qui donnent une atmosphère enjouée et dansante à la fin d’après midi, à l’image de leur dernier album, I’m Leaving, qui est une belle démonstration de ce qu’est une BO d’été. Acidulé et bien maîtrisé, leur set est monté pour un festival.
Quelques petites impasses plus tard, me voilà plantée, au milieu d’un marécage crée à partir de terre imbibée d’eau et de bière, pour assister au live des Bloody Beetroots. Étonnant est le maître mot de leur prestation. Et dans le bon sens qui plus est ! Toujours électro mais plus rock, avec des instruments traditionnels, les Bloody sont presque virtuoses. Et puis le décor laisse béat. Imaginer ces grands punk masqués jouer du piano ou chanter dans un micro vintage très 50’s a fait oublier l’inconfort de la situation. Le point d’orgue est l’arrivée impromptue de Mat B. de Skip The Use, très en forme, pour déverser un flot criard de paroles sur une production des italiens.

Facebook Rock en Seine // The Bloody Beetroots

Facebook Rock en Seine // The Bloody Beetroots

20h45, Mashup The Dance résonne. Major Lazer entame la grande récréation pour adulescents. Avouons que d’un point de vue technique, un dj passe des disques pendant que quelques personnages (dont Diplo et deux danseuses) animent la prestation. On ne pourra donc pas considérer ça comme de « l’art ». Ceci mis à part, le show est époustouflant et ne s’essouffle à aucun moment. Et puis le choix des chansons (qui ne sont pas les leurs) est judicieux ! Entre Sean Paul, Jay Z et Kanye West, Nirvana, ou une fin sur 54-46 (Was my Number) de Toots & the Maytals, le tout rend parfaitement bien. Le public est enflammé, joueur et apprécie de danser ou de gueuler (chanter serait un bien grand mot) les morceaux qu’il reconnait du groupe, dont Watch Out For ThisJah No PartialGet Free ou Bubble But. Mais le vrai instant de grâce est quand résonne subtilement Papaoutai du belge Stromae, et que tout naturellement il apparait sur scène pour nous proposer son avant dernier single en live. Bref, c’est donc dans l’hystérie la plus totale que s’est déroulée cette messe bling bling, qui persiste comme un des moments fort de cette 11ème édition.
System Of A Down clôt le festival, que l’on aime ou pas, c’est un évènement majeur, puisque le groupe américain d’origine arménienne est en France pour une date unique. Pleine de curiosité et de bonne volonté, je tente une approche dans la foule compacte, mais à peine deux chansons passées, embourbée je ne peux que renoncer à voir le show bien rock dans son intégralité. Néanmoins l’aperçu a rendu une impression de rodage qui répondait bien à l’excitation des plus grands fans.

23h30, aux VIP le festival n’est pas terminé, et se poursuit avec Christine, deux Djs frenchies, qui savent mettre le feu à la dernière soirée en remixant les plus grands (Daft Punk), mais aussi les autres fleurons de l’électro français, tel SebastiAn ou Gesaffelstein.

Résultat, la journée qui avait mal débuté, se finit en beauté, même si un grand manque reste présent … A$ap en espérant te voir un jour.

Lundi, tout est fini, et pourtant on est à Paris, ville Lumière que l’on associe à l’art. Ça tombe bien, Beaubourg accueil un maître du pop art au sein de ses murs, et l’entrée est gratuite pour les moins de 18 ans (culture pour tous !), alors, non le trip n’est pas terminé ! En quelques mots, une exposition intéressante, révélant les multiples facettes de Roy Lichtenstein, où réside une similitude frappante entre toutes ses pièces : son travail lisse en fait oublier la main créatrice. Pour la critique de l’exposition, rendez-vous sur http://mazemag.fr/art-2/09/2013/lautre-face-de-roy-lichtenstein/
Pour que le séjour reste encore plus ancré dans nos têtes, sur le chemin du retour (du Marais aux Batignolles à pied en passant par Opéra, si si), c’est les écouteurs vissés à nos oreilles, et d’un pas sautillant, dansant et les bras en rythme avec les sons que nous marchons. Et de façon inattendue, c’est face à Jérémie Elkaïm, que nous nous retrouvons. Il est étonné de nous voir enfermé dans notre monde, joyeuses et aussi réceptives, même dans la rue, à notre drogue : la musique. 

Merci à ma compagne de voyage : Miléna Wittmann 

 

Chronique d’un festival à Montréal #3

Le troisième et dernier soir de la 8ème édition d’Osheaga requiert une multitude de superlatifs afin d’être perçu dans sa totalité. Après les deux jours précédents, on ne divague plus entre les scènes en terrain inconnu, ce qui rend les déplacements beaucoup plus rapide, et permet de se ficeler un programme bien complet.

Avant même d’avoir pu avaler quelque chose, c’est à 13h35 que je débarque devant Odezenne, groupe de hip hop Bordelais et Parisien, ramené sur place en collaboration avec le Garorock (47). Malgré le manque apparent de personnes pour assister au concert, le quatuor ne se laisse pas démonter et compte bien faire réagir la poignée d’auditeurs. Avec leurs danses frénétiques, ils arrivent à occuper agréablement la scène. 14h15, fin, enfin le temps d’aller se restaurer.

Un vrai soulman ce Charles Bradley, avec sa voix rocailleuse qui ravive le flambeau de l’espoir. Un bon danseur aussi, étonnant à 65 ans ! Avec la souplesse féline qui l’accompagne. Et puis un public exalté, et par dessus tout un temps menaçant qui s’est avéré clément le temps de ses chansons. C’est peut être cliché mais l’homme est littéralement solaire sur son territoire. Si on résume c’est face à un showman à l’ancienne que l’après midi s’est continué dans la plus grande joie.

Après un court interlude pluie, il faut ressortir pointer le bout de ses oreilles. Sur le chemin pour retrouver la scène Piknic Electronik, je profite distraitement de Big Boi, qui semble servir un rap vivant, au profit de Gramatik. Les enchaînements sans failles desservent un électro puisé de sources tel Django Rheinardt et son Minor Swing. Parfois à la limite dubstep, le son reste sur la durée plutôt funky et groovy, yeah baby.

Au passage, j’arrive à glaner quelques fractions des Lumineers, qui usent d’une folk mignonne. Proche du public, c’est un live plus détendu, mais qui ne décèle pas d’originalité, en tout cas pas pour ceux qui les découvrent au détour d’une scène.

19h, heure de l’implosion générale. Kendrick Lamar entre sur scène, en toute simplicité, sans avoir besoin de tout un attirail digne d’un show à l’américaine. Rappeur, voilà ce qu’il est, et il ne vient pour rien d’autre que pour partager son hip hop. Il a bien raison, car la masse qui s’entasse et se presse, a l’air d’en être ravie. Ça fait même plaisir à voir, autant de gens qui comprennent en chœur l’essence même du hip hop. Tellement que ça prend aux tripes, qu’on se laisse embarquer par son charisme, et surtout par son débit, carrément audible, et dont même un novice en anglais peut discerner des phrases. C’était même fucking crazy de voir 40000 personnes rendre l’instant encore plus vivant.

Kendrick Lamar // Osheaga // lapresse.ca

Kendrick Lamar // Osheaga // lapresse.ca

Les bons moments ne s’arrêtent pas après l’évènement. When a Fire Starts to Burn retentit au loin, et c’est en courant que je m’en vais rejoindre Disclosure. Anglais, ils le sont, ça se sent, puisque s’est inscrit dans leur ADN musicale. La plupart des titres joués sont issus de l’excellent Settle, mais malheureusement par moment ces jeunes étoiles ne brillent pas assez fort pour nous irradier et nous garder dans leur lumière. White Noise aura tout de même réussi à maintenir une énergie fusionnelle dans la fosse, où filles et garçons ondulent au rythme du featuring avec AlunaGeorge, dans une atmosphère joviale. La surprise ? Jessie Ware, jouant plus tôt dans l’après-midi est venue rejoindre les deux DJs pour Confess To Me, qui a marqué d’un point d’orgue leur live.

New Order // Osheaga // montrealgazette.com

New Order // Osheaga // montrealgazette.com

Les secondes s’égrènent, New Order entame Blue Monday, j’y suis dans un timing parfait. Au milieu de tous les adeptes, le titre sonne dans toute son importance. La nostalgie submerge tous ces papillons de nuits émerveillés par ces compères résistants au poids des ans. Même si Bernard Sumner a perdu de sa voix, et ne peut rivaliser avec Ian Curtis sur les morceaux de Joy Division, ils avancent en terrain conquis. L’hommage au défunt et mythique artiste touche tous les fans. Conclusion en beauté sur Love Will Tear Us Apart oblige, on ne pourra effacer ce nouvel ordre du paysage musical.

Malgré l’intime conviction que j’allais finir le festival sur Mumford & Sons, la vie festivalière en a décidé autrement. Pretty Lights a remporté le match, sans regret. Un vrai show light très efficace de nuit, qui va de pair avec la réutilisation de samples hip hop, voire même soul.

La poire coupée en deux, c’est ensuite vers Hot Chip, que mes pieds se dirigent. C’est sur le rock et la pop que tire l’électro des anglais. Le tout envoie grave, et permet de clôturer le festival dans l’euphorie ambiante, digne de la période estivale.

On dit que les voyages forgent la jeunesse, alors qu’en est-il de ces festivals où l’on est obligé de décoller de chez soi, pour en prendre plein la face ? Français, françaises, gens de par delà le monde, venez au Québec, venez à Montréal, et surtout venez à Osheaga, c’est une valeur sûre, espérons que ça dure !

Chronique d’un festival à Montréal #2

Le deuxième jour entame tôt, très tôt, trop tôt. 11h30, rendez-vous pour un brunch de présentation de l’évènement. Heureusement, le temps s’écoule vite au Québec. Et puis, ça a été l’occasion de comprendre le nom du festival.
Osheaga, pourquoi ? D’après l’histoire d’Évelyne, une des programmatrices du mastodonte montréalais, ce serait lié à un vieux mot amérindien, qui signifierait « les mains agitées ». Il aurait été entendu par les colons lorsqu’ils mirent les pieds sur le sol canadien. Ils auraient d’abord cru que cela voulait dire bonjour. Bref, passons.

L’après-midi ouvre à 13h45 avec Rone du côté de Piknic Electronik. Un lyonnais résidant à Berlin et jouant à Montréal, ça envoie du bon son. Un set survolant les genres, non sans risque, et pourtant qui se tient, bien.

Hier, je n’avais visité qu’une infime partie du lieu, alors, à l’occasion de Yelawolf, je traverse le village des arts pour traverser une passerelle conduisant à la scène verte. Et voilà une autre ambiance, où se bousculent plus de curieux que sur les deux scènes principales.

Le jeune protégé d’Eminem, donne une pure image du white gangsta. Son flow est impressionnant, mais le concert un peu longuet, si on n’est pas bilingue anglais car trop tonitruant, et donc incompréhensible. Le charme se perd.

Avec un line-up aussi complet, l’équipe osheaguienne ne pouvait passer entre les mailles de l’annulation, or ces derniers jours ça n’a pas été de tout repos. Les énergiques mais répétitives, presque fatigantes Deap Vally, sont venues en vitesse remplacer Quadron, scène des arbres, le lieu le plus intimiste du festival.

C’est après que tout s’enchaîne avec la découverte de Cajmere, ou Green Velvet, que Curtis Jones a finalement plutôt joué. Un vieux de l’électro avec au moins 22 années d’expérience, qui a donné une ambiance folle aux spectateurs venus glaner son son.

Quelques instants de repos, avant de reprendre le chemin des scènes pour voir si Tricky est de bonne humeur. Résultat il est en forme et livre quelque chose d’étrange et de perché, à son image.

Le concert n’est pas fini qu’il faut filer pour voir Azari and III. Un mélange particulier et innovant, mais parfois un peu brouillon. Cette impression est peut être dû à la sono, who knows ? Ce qui importe, c’est que le public soit réceptif aux Canadiens. Leur morceau Manic permet de comprendre leur univers dansant.

K-OS // Osheaga // montrealgazette.com

K-OS // Osheaga // montrealgazette.com

18h05, K-OS rejoue, après avoir abandonné la place la veille au bout de deux chansons. Aujourd’hui, il remplace Miguel, qui lui même était censé remplacer Frank Ocean. Vendu comme un rappeur de Toronto, après quelques minutes, on comprend que c’est plus complexe. Les influences sont plutôt rock ce qui s’allie très bien avec la voix du canadien, et son flow, comme lorsqu’il rap sur Stairway to heaven de Led Zeppelin.

18h35, Bonobo est en place depuis 10 minutes. Arrivée, je comptais vite repartir pour The Breeders, en fin de compte, une fois qu’on rentre dans l’incroyable agitation créée par le producteur anglais, on ne peut que rester, et se soumettre à la convivialité et aux sourires ambiants. Malgré la fine pluie qui a commencé à s’abattre sur Cirrus, tout le monde reste, réceptif, et heureux. Magique.

Macklemore //Osheaga // montrealgazette.com

Macklemore //Osheaga // montrealgazette.com

Macklemore and Ryan Lewis montent à 20h05 avec Ten Thousand Hours. La foule s’amasse et se presse pour observer le phénomène. Entre anecdotes, et messages positifs prônant respect et égalité, ils enchaînent les tubes, qui engendrent émotion ou délire général, c’est selon. Wanz ou Ray Dalton sont de la parti, mais le moment le plus fort c’est quand Tegan and Sara, se ramènent aux côtés de Macklemore pour Same Love. Le tout se fini avec And We Danced, même si le ciel et prometteur d’orage, il semble s’abstenir, le temps que tout le monde se déchaîne en une dernière danse.

Chronique d’un festival à Montréal #1

Osheaga, a résonné des milliers de fois dans ma tête ces derniers mois, mais je ne réalisais pas. Osheaga, que c’est doux comme nom, il ne laisse pas présager la claque non moins agréable que le festival met, au visiteur amateur. Qu’imaginer un pied posé à Montréal, le programme devant les yeux et donc tout excité par un line up dingue en plus d’être éclectique ? Bah, pas besoin de tergiverser longtemps.

© Alt-J // Facebook Officiel du festival

© Alt-J // Facebook officiel du festival

Après quelques problèmes pour arriver à temps sur le site, c’est à 16h20 que je débarque le sourire aux lèvres devant la scène de la Rivière, pour profiter de la découverte indé 2012, Alt-J. Bien avant le souffle décapant que prodigue ce groupe, c’est la taille et la disposition du lieu qui sèche. Faut dire que le Parc Jean Drapeau, situé sur l’île Sainte Hélène a de la gueule. Et son découpage est rondement mené : petit coin plage, carrés d’herbe verte ou gradins font face aux deux scènes principales. Le tout accueille pas moins de 40000 spectateurs calmes mais heureux, à l’image de la grande ville Québécoise, où tout habitant semble dans la même mood.

En attendant, qu’en est-il du quatuor anglais ? Une belle mise en bouche, avec un live où se dégage une énergie particulière, tout en finesse, que l’on se hâte de dévorer. Avidement le regard se cramponne sur chaque musicien afin de tenter de comprendre comment ces belles sonorités sont créées. Avec un album, le choix des morceaux n’est pas vraiment étonnant, mais le plaisir est là, d’enfin entendre en direct les compositions labyrinthiques à tendance mélancolique d’Alt-J.

18h, direction la scène Piknik Electronik. C’est en longeant le bord du Saint Laurent que je m’y rends tranquillement, tant la vue sur Montréal est magnifique. Le lieu d’arriver est lui aussi d’envergure, une scène isolée, entourée d’arbres ou d’eau, qui inspire plutôt le repos alors qu’il n’y passe que de l’électro.

Rudimental vendu comme un groupe redonnant de l’âme à la drum’n’bass, n’est pas du tout à la hauteur. Le premier morceau donne un instant l’illusion d’un beau projet, mais les trois suivant détruisent tout ceci, et révèlent le vrai visage de la formation. Quelque chose d’assez répétitif voire poussif, dont on se lasse rapidement. 
Retour scène de la Rivière à 18h45 pour assister au très attendu Vampire Weekend.

Vampire Weekend // Facebook officiel du festival

Vampire Weekend // Facebook officiel du festival

Ouverture des festivités en fanfare avec leur nouveau single Diane Young, peu après Step prendra le relais afin de radoucir le climat avant de relancer vivement le concert avec Holiday et surtout A-Punk, suivi magistralement de Ya Hey. Malgré les efforts d’Ezra Koening pour donner du charisme au groupe, et son amabilité enjouée envers le public, les quatre membres sont plutôt statiques derrière leurs instruments. C’est dommage, avec leurs titres on se serait plutôt attendu à quelque chose d’explosif.

Une fois Vampire fini, ça bouge du côté électro, JETS débute. Le duo formé par Jimmy Edgar et Machinedrum, envoie un mélange de bass et de house qui tabasse mais qui est indéniablement bien produit. Des DJs comme on les aime, pour une performance respectable.

Le dernier concert de la journée aura le privilège de revenir à The Cure. À mon âge, aimer les Cure, ce n’est pas générationnel mais inter-générationnel, si les parents aiment, c’est plus facile d’y prêter l’oreille. Du coup, s’y être planté relève plus du fantasme, comme si il était possible de recueillir quelques lambeaux d’une époque depuis longtemps dépassée, dont survivent envers et contre tout quelques phénomènes, dont les britanniques font parti. Sans un seul mot accordé à la masse se bousculant face à la scène, Robert Smith entonne sans répit les morceaux, dans un mouvement de crescendo. Une myriade de chansons d’amours, tel The End of The World ou Lovesong, inspirant nostalgie, et une émotion flagrante au sein des personnes m’entourant, entame leur set. Puis vient In Between Days, qui amorce un tournant, suivit de Just Like Heaven, ça commence à chanter et à danser. Le silence total accueille A Forest moment d’anthologie, où l’on se délecte de chaque note, de chaque seconde jouées, tel un breuvage rare. Vient le temps de la cold wave pure et dure avant de virer vers un côté plus rock qui m’est inconnu du groupe. Le fond de scène étant une mise en abîme des musiciens en train de jouer, ajoute un côté étrange au live.

The Cure // Facebook officiel du festival

The Cure // Facebook officiel du festival

Le tout forme une prestation à la hauteur, presque touchante, qui semble évoquer This Must Be The Place.

Une belle journée, qui laisse attendre les suivantes … en espérant ne pas être déçue.

Retrouvez aussi mes chroniques sur : http://www.laboiteamusiqueinde.com

Paris/Londres/Lisbonne

Après six mois d’investigation, de clichés et de découvertes, voici quelques prises de vues de différents street artistes dans trois capitales européennes !

Trois villes, trois street artistes : Paris, Londres et Lisbonne sont envahies par le street art mais ont chacune hébergé un artiste de renom, connu à travers le monde entier !
Paris = Invader ou Space Invader
L’artiste de rue qui sévit depuis une dizaine d’années dans la capital s’est fait un nom grâce aux mosaïques représentants des figures notables de jeux vidéos qu’il appose au fil des rues. Aujourd’hui « l’invasion » a dépassé les frontières françaises pour s’exporter aux quatre coins du monde, de Hong Kong à Los Angeles (sur les lettres HOLLYWOOD notamment) en passant par Vienne ou Katmandou (au Népal pour ceux qui ne connaitraient pas). Malgré tout, Paris reste la ville la plus touchée par ses plans d’action.
http://www.facebook.com/fbinvader / http://www.space-invaders.com/
London=Banksy
Sûrement le street artist le plus couru au monde, Banksy ne cessera pas de faire parler de lui de sitôt ! L’anglais réalise ses fresques controversées et engagées par pochoirs magnifiquement réalisés et ce tout autour du monde. De plus il est aussi l’auteur d’un film « Faites le mur » qui donne envie d’approfondir sa connaissance sur cet art qui prend la fonction de musée à ciel ouvert. Il fait régulièrement de nouvelles actions qui continuent d’alimenter sa notoriété, pour plus d’infos : http://www.facebook.com/BanksyBook?fref=ts / http://www.banksy.co.uk/
Lisboa=Vhils
Cet artiste est parfois surnommé le Banksy portugais. Pourtant son travail n’a rien à voir avec celui de l’anglais. Vhils travaille principalement sur des personnages qu’il grave, ou qu’il colle sur des murs,. Néanmoins il s’est fait connaître lors du Cans Festival de  Londres en 2008, où il a exposé un de ses portraits gravé dans le mur à côté d’une œuvre de Banksy.
http://www.facebook.com/AlexandreFartoVHILS?fref=ts / http://alexandrefarto.com

Art de rue face à La ville Lumière :

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Paris, 17e, juin 2012, artiste inconnu

CIMG6878CIMG6848Paris, 18e, juin 2012, Space Invader (gauche) et Fred Le Chevalier (droite et ci-dessous), 17e et 18e

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CIMG6877Paris, 17e, juin 2012, par Jef Aerosol et JPM

224609_235268206595055_2043271344_nParis, 17e, juin 2012, Galerie ligne 13, 13 rue de la Condamine, http://galerieligne13paris.blogspot.fr/par dAcRuZ, Jef Aerosol, Jerome Mesnager, Fred Le Chevalier, Os Gemeos, Art of Popof, Ezp, Bleck Le Rat, El Bocho, JPM, Artiste Ouvrier, Arnaud Rabier Nowart

CIMG6905Paris, 4e, ,juin 2012, par Jef Aerosol

Street Art face to London

421160_3688519056518_539198349_nLondon, Brick Lane, October 2012, by Don (photo by Claire Monzat)

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London, October 2012, near Brick Lane, by unknown artist (photo by Claire Monzat)

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London, Brick Lane, October 2012, by Vhils (photo by Claire Monzat)

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London, Brick Lane, October 2012, by Space Invader,Shepard Fairey (alias OBEY) and Ronzo (the pink little monsters) (photo by Claire Monzat)

Grafitos em frente a Lisboa

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Lisboa, Calçada Nova de Sao Francisco, Baixo, Novembro 2012, Artista Desconhecido

IMG_0951Lisboa, calçada Nova de Sao Francisco, Baixa, Novembro 2012, por Tinta Crua

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Lisboa, Novembro 2012, por Tinta Crua

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Lisboa, LX factory, Alcantara, Novembro 2012, por MAR (fait parti du collectif arm collective créé avec RAM)

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Lisboa, LX factory, Alcantara, Novembro 2012, por Mario Belém e Hugo Makarov

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Lisboa, Baixo, Novembro 2012, por Sniff Lisbon

Lisboa, Novembro 2012, artista deconhecido

CIMG7187Lisboa, calçada da Gloria, Sao José, Novembro 2012, por To/Let (collectif de trois street artiste)

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Lisboa, calçada da Gloria, Sao José, Novembro 2012, por Pedro Zamith e Vanessa Teodoro

CIMG7206Lisboa, Rua do Alecrim, Sao Paulo, Novembro 2012, por Chase

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Lisboa, calçada de Gloria, Sao José, Novembro 2012, por Joao Samina

CIMG7188Lisboa, calçada da Gloria, Sao José, Novembro 2012, por Hugo Lucas 

See you soon guys, et si vous connaissez le nom d’un de mes street artists manquant, n’hésitez pas à me le communiquer et à aimer ma page facebook : http://www.facebook.com/pages/Notedelouison/373468232678991